Workshop avec Inès Tolentino dans le cadre de la BIAC Martinique
Du 20 au 31 octobre le PABE a accompagné, dans le cadre d'un Workshop de la BIAC Marinique (1ère biennale Internationale d'Art Contemporain) l'artiste dominicaine Inès TOLENTINO dans la réalisation de 2 installations "in situ".
L'une à SAINT-PIERRE, l'autre aux TROIS-ILETS.
A SAINT-PIERRE, l'installation s'intitule "LE SOUFFLE"
INSTALLATION SUR BÂTIMENT EN RUINES
SAINT-PIERRE
« SOUFFLE »
Cette installation est née de la réflexion inspirée par la nature en ruines du bâtiment à investir et de l’histoire de la ville de Saint Pierre, année 1902.
Depuis quelques années, je réfléchis aux sentiments que provoquent en moi les catastrophes naturelles ou pas. Des mots apparaissent : basculement, fragilité, vanité, impuissance, résignation, courage, obstination, survie.
Dans l’œuvre « SOUFFLE », j’attribue au squelette de l’édifice, une nature humaine.
Les percements des fenêtres du premier et deuxième étages sont habillés par la toile dorée des couvertures de survie. Matériel symbolique tant et tant vu lors des images transmises de l’après catastrophe. Adossées de façon étanche aux fenêtres, elles auront toutefois la possibilité, au gré des courants d’air et de vent, de suggérer un mouvement d’inspiration et d’expiration qui simulera une respiration. Aussi, le son provoqué par le frémissement des toiles évoquera le souffle.
Le scintillement des couvertures de survie provoquera un contraste calculé entre la grisaille du bâtiment et l’insolence du doré. Souvent, on observe un déploiement de technologie salvatrice qui s’oppose à la misère des drames.
Au RDC, les ouvertures seront couvertes par des planches en bois peintes en rouge laqué. Le rouge, forcément la vie et le sang. Sur ces planches, comme des témoignages sublimés de survie, il y aura des passages calligraphiés à propos de catastrophes (Tout bouge autour de moi, Fukushima, le sacré du Printemps…)
« SOUFFLE» est un hommage à la vie qui persiste envers et contre tout, aux êtres humains dits des écrivains qui habillent obstinément le tragique de la beauté de l’âme.
Le bâtiment concerné est une ruine à l'angle de la rue Victor Hugo et de la rue du Petit Versailles
Le projet :
L'équipe prend connaissance des lieux
Mike prend les mesures (sous la pluie)
Rencontre avec l'artiste au siège de l'Association
Puis nous prenons possession de l'atelier mis à notre disposition au Morne Rouge :
immense hangar aux allures de cathédrale !
Brief avec Roger le régisseur technique de la BIAC
Une fois les repères pris l'équipe se met au travail.
Une équipe aux portes :
Daouïa :
Elisabeth :
avec les conseils expérimentés de MIKE
Inès étudie la composition de la peinture et le temps de séchage ! le temps sera notre challenge tout au long du workshop !
José :
Sylviane :
Marie-Annette aux photos :
Une autre équipe aux fenêtres avec les couvertures de survie qu'il faut renforcer pour qu'elles ne se déchirent pas
Elisabeth et José:
Inès, Michèle et Sylviane :
Maryse
Mjo :
Pendant ce temps l'équipe des portes (qui ont enfin séché !) s'active à écrire les textes choisis par Inès (écrivains de la Caraïbe, textes en rapport avec des catastrophes et la survie)
Inès :
Françoise:
Michèle:
Rosemonde :
Maryse :
et voilà le travail :
reste plus qu'à tout installer à Saint-Pierre !
Elisabeth et Inès
Inès à l'escalade :
après les fenêtres, les portes. Avec Mike et son aide:
et voilà le travail ! (photo : Sylviane)
et le "SOUFFLE" en video
Voilà pour la première installation et en gros la première semaine.
Mais ce n'est pas fini ! Il y a un autre projet à la Pagerie aux TROIS-ILETS : LE ROYAUME DE CE MONDE
INSTALLATION A LA PAGERIE
LES TROIS ILETS
« LE ROYAUME DE CE MONDE"’
Cette installation a été conçue à partir d’une série de toiles de l’artiste – Dans tes mains, le cœur cousu, la vie en dentelles…-
Au centre, il ya une robe blanche. Robe de cérémonie : baptême, fiançailles, mariage, deuil. Certainement une robe de communion avec la nature et la forêt de branches environnantes. De ces branches jaillissent, ouvertes et offertes, des mains rouges comme des prières ou des incantations. Présence féminine divine ou humaine, campée tel le poteau-mitan, traversée des histoires, croyances, rites et mythes qui nous composent, nous les habitants « d’un invraisemblable archipel de sucre et d’alcool » comme le disait si bien le poète dominicain Pedro Mir.
Au sol, du charbon. Le feu est éteint, le feu peut repartir. Beaucoup de vaisseaux ont brulé, des maisons et des vies aussi. Le cœur reste de braise.
Cette œuvre évoque l’emprise des femmes dans la Caraïbe, leurs voix qui chuchotent dévotement leurs désirs aux dieux et des empires à prendre et à perdre.
A travers des années des poètes, des écrivains ont crée les premières images de « l’empire des archipels » : Pedro Mir, Alejo Carpentier, René Dépestre, Marysse Condé, Lafcadio Hearn…Sincèrement merci.
Tout d'abord il a fallu apprivoiser le lieu.
Faute de pouvoir s'installer dans le moulin, ce sera dans les ruines :
Edouard et Inès en grande discussion
la problématique : comment ne pas évoquer Joséphine !
Colette, Marie-Annette et Inès :
Visite des lieux avec Hervé BEUZE le régisseur artistique de la BIAC
le projet :
Donc d'abord trouver les bois flottés :
Edouard :
et Michèle
Puis les préparer :
Maryse et Daouïa
Michèle
les percer
les installer sur la structure métallique,
Françoise et Roger :
Inès
Pendant ce temps Hervé au Morne Rouge prépare la structure de la robe
Sur les instructions d'Inès "un petit bonnet B"
puis transport de la structure de la robe ( et des sacs de charbon) aux Trois Ilets par Patrick
Préparation des "mains" par Inès
"déconstruction" de la robe par les petites mains !
Mjo, Suzy, Elisabeth
Colette et Françoise
Visite de Johanna, la Directrice de projet de la BIAC :
Michèle :
Inès :
Repos pour Mike et Colette
oups ! la machine à café ne fait pas partie de l'installation
Ensuite il faut installer le lit de charbon
les petites finitions
et voilà l'oeuvre finie :
Enfin 3ème étape de l'aventure, accrochage de l'expo d'Inès "HABITEES" à la galerie Tout'Koulè à la poterie des TROIS ILETS avec Clarisse.
"L’exposition Habitées comme l’installation La forêt des archipels développent un thème récurrent de la démarche d’Inès, autour des principaux clichés sur la femme, la broderie, les fleurs, le délicat papier peint mais pour montrer l’envers du décor, la violence sous la préciosité et l’apparente douceur. Les toiles déclinent le motif de la robe, tout en délicatesse, transparence et dentelles mais associées à l’eau, aux épines, au serpent, à la forêt pour évoquer l’extase amoureuse ou l’extase religieuse. Le cœur, effectivement brodé au petit point par Inès sur la toile peinte, est tour à tout Sacré cœur de Jésus et cœur en damier d’Erzulie.
La robe devient forêt d’épines … La robe devient personnage…
Même si les tableaux sont indépendants les uns des autres, ils sont souvent agencés en triptyque car Inès aime décliner
les variations d’un même sujet." Dominique BREBION aica-cs
et voilà !
Bravo et merci à tous ! Ce fût une magnifique expérience et une aventure inoubliable.
Toutes les photos sur ce lien
A bientôt pour la suite de la BIAC et pour d'autres aventures !